A partir de son livret militaire retrouvé, établi par le bureau de recrutement de la Légion étrangère, l'auteur retrace la vie de son grand-père inconnu.
Pseudo-journal d'une vie à deux temps, le recueil témoigne de la tension incessante entre le dedans et le dehors qui peut se résumer dans la formule : sortir de soi, rentrer en soi. Ou, par référence à l'aventure jamais achevée du travail poétique, savoir passer sans coup férir du dépaysement au repaysement.
Le poète, né en 1930 dans le Jura suisse, se souvient de ses vingt-cinq premières années, et évoque son enfance, son goût pour la musique, la façon dont l'écriture et la poésie se sont imposées à lui, son attachement pour ses parents et son pays, etc.
A. Voisard a toujours besoin d'exprimer son rapport au monde. Ce rapport ne peut s'apaiser qu'à travers un langage qu'il s'est forgé, un langage qui ose reconnaître qu'il est langage et pas seulement un reflet du monde
Colmar, début du XXe siècle. Hélène et Karl donnent naissance à une petite Stella. Après quelques années de bonheur, l'enfant meurt soudainement. Hélène disparaît, partant sur les traces de sa fille, qu'elle croit toujours vivante. Karl prend la route du sud, vers la région natale d'Hélène, et du Rhône, fleuve qu'elle affectionne. Il voyage seul, jouant du violon pour subvenir à ses besoins.
L'écrivain jurassien raconte son enfance, entre escapades forestières, rencontres savoureuses et anecdotes croustillantes, en temps de guerre, à proximité de la frontière franco-suisse.